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La selle, l'élément central de votre posture !

  • Photo du rédacteur: Jérémy Français
    Jérémy Français
  • 7 janv.
  • 7 min de lecture

Dernière mise à jour : 17 janv.




Vous ne le savez peut-être pas encore, mais vous allez devoir prendre un maximum de précautions si vous souhaitez la changer !


Après quelques années d'expériences, je peux affirmer que : "La selle fait votre posture ! Comprenez bien que si vous la changez, rien ne sera plus comme avant !"


Petit tour d'horizon pour comprendre...


Depuis l'avènement de la draisienne en 1817, en passant par le grand Bi en 1870 ou encore le Kangourou en 1884 jusqu'au vélo que l'on connait aujourd'hui, tous ont été élaborés avec une partie permettant d’assoir le pilote. D'un siège nous sommes arrivés aujourd'hui à l'élaboration d'un des matériaux les plus complexes de notre bicyclette. Bien qu'elle n'ai plus grand chose à voir avec les modèles de l'époque, le sujet de son ergonomie reste l'un des questionnements les plus énigmatiques pour la plupart des cyclistes.

Quelle marque ? Quelle matière ? Quelle forme ? Quelle longueur ? Quelle largeur ? évidée ou non ? ...

Un choix compliqué qui l'est d'autant plus lorsque l'on associe les effets que cela peut avoir sur la position.

A travers ce post, je ne vais pas chercher à vous faire l'étalage des marques et de leurs gammes, mais plutôt de ce qui fait la spécificité d'une selle à une autre et l'intérêt ergonomique qu'on peut y trouver.


🔸 Les marques

Le choix est vaste même parmi les grandes marques. Il suffit d'une recherche rapide sur internet pour ce rendre compte que l'on peut vite se perdre... Prologo, Pro, San Marco, Specialized, Bontrager, Fizik, SMP, Italia, Ritchey, ISM, Ritchey... pour les plus connues.

Chaque marque disposent d'une gamme et d'un panel de formes bien fournies pour tenter de convenir à la pratique et à l'assise d'un maximum d'entre nous. Des technologies toujours plus innovantes les unes que les autres, et des années de recherche aboutissent à des modèles de selle qui évoluent d'année en année.


🔸 Les matières

La majorité des selles sont composées de 3 éléments: des rails, une coque, et un revêtement. Ces 3 éléments font la complexité d'une selle et permettent de jouer sur plusieurs paramètres: la résonance (vibrations qui émane de la route), la souplesse/dureté et son poids. Ceux-ci définissent le prix. Certaines selles ne disposent que de 2 éléments ou le revêtement et la coque ne font qu'un.


Petit récap des principales matières que l'on peut trouver sur chaque élément :

- Rails: acier / titan / manganèse / aliage / carbon / ...

- Coque: plastique / fibre de carbone et nylon / carbon / ...

- Revêtement: cuire / polyuréthane souple /microfibre / microtex / mousse / gel / etc....


Pour une selle d'un même modèle et d'une même marque présentant le même aspect, il est possible de trouver des caractéristiques différentes dans les gammes. Il m'est arrivé à plusieurs reprises de constater un degré d'enfoncement de plus de 1cm entre 2 selles identiques composées de matières différentes (entrée de gamme vs haut de gamme).

Le degré d'enfoncement correspond à la différence de la hauteur totale du chariot (haut du revêtement - rails) à vide et lorsqu'on applique une pression dessus. Pour s'en rendre compte, il suffit simplement d'appliquer une pression avec la paume de sa main au niveau du creux de selle (milieu de la selle). En répétant la manipulation sur plusieurs selles vous vous rendrez vite compte que chaque selle dispose de son degré d'enfoncement qui lui est propre.


Supposez cette fois-ci que vous changez de selle sans vous assurer de cette particularité ! Que ce soit en optant pour une selle plus rigide ou au contraire pour une selle plus souple, vous aurez forcément un ajustement à faire si le degré d'enfoncement entre les deux selles n'est pas le même. Il est facile de percevoir sans aller trop dans les explications que 1cm de plus ou de moins sur notre position idéale aura un effet délétère sur le confort, la santé et la performance.

On parle de hauteur de selle, mais aussi de recul de selle. La souplesse/dureté de la matière induit un positionnement en creux de selle qui peut être largement différent lorsque les écarts sont signifiants entre les 2 selles. Une nouvelle fois on peut percevoir jusqu'à +/-2cm d'une selle à une autre, voir même jusqu'à 3-4cm dans certain cas...


Jusqu'ici, vous noterez que nous n'avons pas encore parlé de forme, pour autant en jouant juste sur la matière, on commence déjà à jouer sur la forme que la selle peut adopter lors de l'assise. Il faut distinguer, la forme de la selle à vide et la forme de la selle en charge !

Une selle a vide présentant une partie plane sur les 2/3 avant et relevée sur le 1/3 arrière pourra soit garder sensiblement cette forme en charge avec des matières rigides, soit présenter une forme creuse en son milieu. Ainsi, dans les faits elle ne présentera plus une répartition 2/3 - 1/3, mais une répartition 1/3 (arrière) - 1/3 (creux de selle) - 1/3 (bec de selle).



🔸 Les formes

Comme nous venons de le mettre en avant, on peut distinguer grossièrement 3 parties (1/3 - 2/3 - 3/3) sur une selle qui définissent sa forme :

- Le bec de selle : C'est le 1/3 avant de la selle (1/3). Bien souvent, c'est la partie sur laquelle on vient glisser lorsque l'effort est extrême et lorsque l'on est en recherche de puissance.

- Le creux de selle : En principe c'est le 1/3 centrale de la selle (2/3) ou le périnée prend appui. Plus nous allons monter dans les intensités et plus la pression aura tendance à se faire sur cette zone. Plus fine que l'assise, cette partie de la selle permet une plus grande liberté d’exécution du mouvement lorsque l'on bascule en avant.

- L'assise : C'est le 1/3 arrière de la selle (3/3) ou généralement les ischions vont se poser. C'est la partie la plus utilisé lors des efforts d'endurance, car elle permet de répartir les points de pression et de supporter notre masse plus longtemps.


La modulation de ces parties aboutit à des formes qui en font la distinction anatomique de chacune:

  • Plate

  • Incurvé sur l'arrière

  • Incurvé sur l'arrière et sur l'avant


Et à des profils différents

  • Plate (1/1)

  • Semi arrondie (1/3 - 2/3)

  • Arrondie (1/3 - 1/3 - 1/3)



🔸La largeur:

Lorsque l'on parle de forme, on parle aussi de largeur. C'est un critère primordial pour garantir un confort optimal. Elle doit correspondre à l’écart entre les ischions (os du bassin), pour favoriser une assise dans le creux de selle de manière équilibré. Il est possible d'avoir un réglage qui nous déséquilibre en avant, qui nous bascule sur un côté ou qui nous amène à avoir une bascule importante du bassin de gauche à droite.

Cette largeur doit être mesurée lors d’une analyse posturale ou à l’aide d’outils spécifiques que l'on peut retrouver en magasin. Une selle trop étroite entraîne une pression excessive sur les tissus mous, pouvant provoquer des douleurs au périnée et des engourdissements. Inversement, une selle trop large peut gêner le mouvement des jambes, provoquant des frottements et des irritations. Choisir une largeur adaptée permet de répartir équitablement le poids sur les zones d'appuis, améliorant ainsi le confort sur de longues distances.

Les largeurs varient facilement de 130mm à 155mm en moyenne. Cette mesure s'applique à la partie la plus large de la selle : l'assise.

La largeur varie également sur l'ensemble de la longueur de la selle. C'est encore un aspect sur lequel on doit se pencher pour éviter certains désagréments. Par exemple, certaines selles ont un bec de selle d'une largeur de 5cm; est-ce destiné à tout le monde ? La question se pose lorsqu'on se représente l'écartement des jambes en position assise et debout ou niveau de l'entre jambe. Lorsque les pieds sont écartées de la largeur du bassin, nous sommes loin des 5cm de largeur à cet endroit de notre anatomie d'autant plus que nous parlons ici du 1/3 de selle. On peut alors supposer toutes sortes de désagréments. Nous pouvons pousser la réflexion encore un peu plus loin, en sachant aujourd'hui que les études scientifiques affirment que le Qfactor (l'écartement entre les deux manivelles de pédalier) et bien supérieur à ce qu'il faudrait pour optimiser le rendement mécanique.



🔸Quelle selle choisir ?

Aujourd'hui le choix des selles est vaste, permettant ainsi de trouver celle(s) qui nous convient au mieux, cependant cette démarche est fastidieuse et déroutante. Il faut bien comprendre que dans cette quête, la raison d'un paramètre unique n'est qu'une illusion. Même si je suis le premier à me servir d'un outil comme le MyOwn de chez Prologo (que j'adore) pour déterminer une selle, ce choix doit se faire avec plus de raison qu'il n'y parait. En général, ces outils s'appuient sur 4 critères pour déterminer un choix de selle dans la banque de donnée de la marque :

  • l'écartement de vos ischions

  • votre souplesse lombaire

  • votre pratique

  • l'IMC

Malheureusement, ce serai trop simple qu'un outil rende le choix aussi évident. Il faut avant toute chose comprendre la mécanique des problématiques qui se mettent en place en fonction d'une largeur ou d'une autre. Bien souvent une selle trop large induira une assise sur le 1/3 avant tandis qu'une selle trop étroite induira une assise sur le 1/3 arrière. De même, une assise de travers pourrai refléter une selle trop étroite. C'est pourquoi il est important de parler non pas de confort lié à ce composant mais de ressenti. Le confort étant subjectif à chacun, il réside souvent dans le (bon) réglage de ce composant. Ne prenons pas non plus pour argent content ces quelques lignes, car on ne peut choisir convenablement une selle que si elle est judicieusement réglée sur le vélo ! Peu importe la selle, si celle-ci est trop avancée ou reculée, relevée ou abaissée, elle engendrera des problématiques de posture/biomécanique qui ne permettront pas d'apprécier son confort.


🔸La position

La position sur une selle ne peut être optimale que si 4 paramètres fondamentaux sont pris en compte:

  • Le réglage des cales

  • La hauteur de selle

  • le recul de selle

  • L'ajustement du poste de pilotage

Chaque paramètre peut avoir ensemble ou séparément un impact sur la nature du coup de pédale et affecter la posture sur la selle. Pour apprécier le confort d'une selle, il n'y a rien de mieux qu'une étude posturale complète afin de prendre en considération tous les paramètres en même temps.



🔸🔸🔸 CONCLUSION 🔸🔸🔸

Une selle doit être idéalement placé pour permettre confort, santé et performance.

Un changement de selle implique OBLIGATOIREMENT un changement de posture qu'il est bien souvent difficile à interpréter.

Je vous conseil vivement lorsque vous avez validé une selle avec les réglages associés de faire en sorte à ce qu'elle vous suive dans le temps sur toutes vos montures. Si vous changez de selle, ne passez pas à côté d'une nouvelle étude posturale afin de garder le "luxe" du confort et le "bon" coup de pédale.









 
 
 

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